Potagers privés-

Publié le par Ming WANG

Devant le portail, il y avait des copeaux de bois, qui annonçaient l'allée, parmi les potagers.
J'ai observé mes chaussures bordeaux ; déposées sur les copeaux ; ça ressemblait à une gros-plan en plongée, d'une bande-dessinée.

Il n'y avait personne derrière moi, j'ai regardé. Seulement un immeuble, à loyer modéré, rempli de télés, l'une d'elle était allumée. De mes mains déliées, j'ai retiré de la terre, le pied du portail. Il s'est ouvert : alors, j'ai poursuivi mon chemin.

L'allée était irrégulière, les mauvais herbes - les plus répandues - l'envahissaient et parfois, il n'y avait même plus de bois coupé. Cependant, les séparations entre les plates-bandes, étaient bien cloutées, par un carré de planches, en bois cette fois encore.

Je me suis arrêté devant l'une d'elles, il avait des plantes de tomates, s'élevant sauvagement autour d'un témoin, en plastique vert. A côté, se dressait un petit panneau, en bois peint. Je l'ai lu : "François et Anne-Claude." Alors, je n'ai pas pu m'empêcher de piquer une tomate, elle était petite et parfumée. Je connais une Anne-Claude, elle est ventripotente et v-i-olente, et ne doit pas manger que des tomates, du bout de ses lunettes. Je ne connais pas de François, ah si, un seul, mais à quoi bon les comparaisons.

Puis, je me suis baladée autour de courges, ou de fruits qui en devenaient, les énormes feuilles les couvraient, ou peut-être, les couvaient.

Sur le trottoir, de l'autre côté des jardins, deux jeunes hommes passaient, le plus grand d'entre eux, très fin et allongé encore par ses pantalons slim noirs communiquait avec le plus petit, un peu plus court et costaud, avec des lunettes : "Cette meuf est trop bizarre, elle m'a trop parlé, du style, elle m'a dit : "Je pars en vacances" et puis alors (...)".

Il y avait aussi des plantes asséchées et de loin, ça ressemblait à du blé. Mais ça n'en était pas. Qu'est-ce qui pouvait bien y avoir là-dessous ?

J'ai eu chaud et j'ai regardé les nuages, en fait, il n'y en avait pas. Le ciel était bleu.

Au-dessus, le ciel ne semblait pas vouloir aider, à nourrir toute cette petite famille de potagers privatifs.

Tant pis, il y avait pas loin la Migros.

J'étais humaine et tout ce qui m'aidait à vivre, je ne l'avais jamais rencontré, dans aucun potager.

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